Quand j’ai décidé de passer en Palestine, tout le monde m’a pris pour un fou, car je ne voulais pas d’un voyage organisé, encadré, avec guide partial. Mais, je voulais, comme à chaque fois, me faire ma propre opinion. J’ai donc pris un bus à Jérusalem, un bus qui m’a conduit au check point du mur.

Déjà là, j’étais le seul Européen dans le bus. Après 20 minutes, vous arrivez au mur et vous suivez les quelques Palestiniens qui rentrent chez eux. Le no man’s land est impressionnant, flanqué de mirador et surveillé par des militaires armés. Je n’ai pas été fouillé, car j’allais d’Israël vers la Palestine. Une fois passé de l’autre côté, la désolation vous surprend. Vous rentrez dans un autre monde. Des détritus partout et les bus pour vous amener à Ramallah sont remplacés par des minibus jaunes en mauvais état. Autant en Israël, tout le monde parle anglais couramment, autant ici, c’est plus compliqué au niveau de la communication. La ville est effectivement un contraste constant entre beaux appartements et immeubles délabrés. Une fois arrivé au centre de Ramallah, je me suis dirigé grâce à google Map vers l’appartement Airbnb que j’avais réservé en ligne. Je devais loger chez un activiste palestinien travaillant pour une ONG financée par l’Europe. Celui-ci devait me faire découvrir la ville et les points photos les plus intéressants. Mais, au dernier moment, il a été retenu, est arrivé en retard et m’a donné les clefs de l’appartement avant de partir. Je me suis donc retrouvé deux nuits seul au centre de Ramallah. Par la suite, j’ai compris que des jeunes qui lançaient des pierres sur l’armée Israélienne s’étaient fait abattre au mur et que des manifestations se préparaient.

La nuit, j’entendais ce que je prenais pour des pétards et des voitures qui roulaient très vite pour ensuite freiner bruyamment. Par la suite, j’ai compris qu’il ne s’agissait pas d’un mariage, mais de tirs de Kalachnikovs. Dans mon ignorance, j’étais loin de me douter de ce qui se préparait et qui allait survenir dans les jours suivants.
Le lendemain, la plupart des commerces étaient fermés pour manifester contre les morts de la veille. Je suis parti vers Bethléem en minibus afin de faire des photos des tags et street art le long du mur (et entre autres des œuvres de Banksy). Et, là, j’ai eu une autre vision du conflit. Effectivement, le problème des poubelles et des déchets omniprésents est en partie dû au manque d’éducation de la jeunesse. Mais également à une mauvaise gestion des déchets de la part de l’État en Cisjordanie.
J’ai aussi vu la colonisation Juive qui empiète de plus en plus sur le territoire palestinien et qui engendre de plus en plus de haine due à cette colonisation. Je reste toutefois neutre vis-à-vis de ce conflit. Si je peux comprendre les griefs des deux camps, je ne vois pas comment trouver une solution sans une intervention efficace de l’ONU. Vous trouverez dans mon article sur Bethléem les photos que j’ai prises du mur et des graffitis.
Par ailleurs, il faut savoir que quelques jours après mon retour de Palestine, les terroristes du Hamas ont fait des massacres en Israël (plus de 1600 morts) et des prises d’otages vers la bande de Gaza.

Pour résumer :

Ramallah n’est pas seulement une étape sur une carte touristique, mais une destination riche et diversifiée à part entière. Ramallah et la Palestine en général, c’est une histoire, contribuant à un récit plus grand qui mérite d’être exploré et compris. Mais, cela reste dangereux et c’est destiné au voyageur éclairé qui n’a pas peur de sortir de sa zone de confort. Surtout pour ceux d’une certaine maturité et d’un intérêt pour la compréhension des évènements du conflit Israélo-Palestiniens,