L'île de Santiago

L’histoire de l’île de Santiago est intrinsèquement liée à la colonisation portugaise. Découverte en 1460 par les explorateurs portugais, Santiago est rapidement devenue un point stratégique pour le commerce des esclaves entre l’Afrique et le Nouveau Monde. La ville de Cidade Velha, anciennement Ribeira Grande, fondée en 1462, est l’un des premiers établissements européens dans les tropiques. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, Cidade Velha est un témoignage poignant de cette époque. La forteresse royale de São Filipe, les églises et les places publiques de cette ancienne capitale rappellent les prémices de la société créole qui s’est développée sur l’île.

Le rôle historique de Santiago ne se limite pas à la traite des esclaves. Au fil des siècles, l’île a été un creuset de cultures et de populations diverses, favorisant l’émergence d’une identité capverdienne unique. Les influences africaines, portugaises et, dans une moindre mesure, brésiliennes et caribéennes, se mêlent pour créer une culture syncrétique, palpable dans la langue, la musique, la cuisine et les traditions locales. Le créole capverdien, langue véhiculaire née du mélange de portugais et de diverses langues africaines, est l’un des éléments les plus emblématiques de cette fusion culturelle.

Santiago est aussi le centre politique et économique du Cap-Vert. Praia, la capitale actuelle du pays, est une ville vibrante où se concentrent les institutions gouvernementales, les entreprises et les organisations internationales. Praia est en constante évolution, avec des projets d’infrastructure et de développement urbain visant à moderniser la ville tout en préservant son héritage culturel. Les marchés colorés, comme le marché de Sucupira, sont des lieux incontournables pour ressentir l’énergie locale et découvrir les produits typiques, des tissus aux épices.

Cependant, Santiago ne se résume pas à son passé et à sa capitale. L’île offre une diversité de paysages impressionnante, allant des plages de sable noir aux montagnes verdoyantes. Les régions intérieures, telles que les montagnes de Serra Malagueta, sont des havres de paix pour les randonneurs et les amoureux de la nature. Les vallées fertiles, comme celle de São Domingos, abritent des plantations de canne à sucre, de bananes et de café, témoignant de l’importance de l’agriculture dans l’économie locale.